Aujourd’hui c’est jour de finale
celle de la coupe du monde de la  FIFA do Brazil
et celle de la résidence au Béthanien du projet GONLEG Footbol à Berlin
il fait beau au Brésil et il devait faire beau à Berlin.

Coup d’envoi 19h dans la « cage » du parc du Béthanien,
21h heure FIFA pour celui au Maracana.

La chronologie bienheureuse donne la primeur à la première finale
Le déroulé d’une journée d’un match important est toujours particulier,
à la fois car il est ritualisé,
rationalisé mais aussi plongé dans une forme de superstition faisant de l’ordre du magique,
si je n’mets pas le même slip qu’au match précédent,
si j’enfile la chaussette gauche avant la droite,
si je rentre du mauvais pied sur le terrain…

Tout cela peut faire jouer le sort en ma défaveur,
la superstition est aussi dans le théâtre,
s’habiller en vert est souvent déconseillé
je l’étais du t-shirt jusqu’aux pieds,
le slip peut-être même aussi.

Au footbol c’est aussi peu répandu de s’habiller
de la même couleur que la pelouse sur laquelle on joue
y’a que les fous de Sainté
ou les étoilés de St. Ouen pour y avoir pensé.

C’est pas souvent qu’on parle de finale en théâtre,
les matchs se rejouent,
celle-ci se joue en match aller-retour
ce qui n’est pas courant pour une finale.

Peut-on dire que nous avons perdu la première face à la pluie ?
On peut dire surtout qu’on a été un peu champion du monde avec les allemands
cela dit…
Si on reprend le cheminement de notre préparation d’avant-match,
ça commence par un couscous à 13h,
pas l’idéal comme collation d’avant match…
Sont habituellement préférés les pâtes ou le riz,
on risque de pédaler dans la semoule.

C’est après le repas qu’on rentre véritablement dans le match,
qu’on se rassemble pour de vrai,
qu’on arrête de déconner
le repas avant un match capital peut paraître comme le dernier.
On s’applique à manger pour ne pas s’étouffer,
on mange peu pour réussir la pesée,
on déguste car nos sens sont éveillés,
la digestion induit une forme de concentration individuelle,
puis collective.

On se regroupe,
on forme un cercle,
on se relâche,
on rend notre corps disponible
puis notre esprit aux dernières consignes.

La causerie d’avant-match,
trop souvent sous-estimée
elle est capitale pour concerner les joueurs,
elle est un recueillement pour croire en la même chimère.

Les mots sont simples,
les regards soutenus,
le corps près à l’action,
puis la pression redescend pour un relâchement indispensable,
pour ne pas être crispé par l’enjeu.
Le massage est une douce manière de faire redescendre la pression.

Puis vient le moment de visiter le terrain sur lequel ça va jouer.
Choisir ses crampons selon les conditions,
saluer les premiers supporters.

Terrain glissant il se met à goutter.
Pas suffisamment pour se prémunir,
mettre en suspend le bon déroulement.
Le match aura lieu.

Les joueurs ont pris leurs marques,
ils les avaient déjà jouant presque à domicile.
On s’échauffe avant de regagner notre abri,
on attend que les retardataires s’installent.
Le quart d’heure de battement,
moment toujours en suspend,
hors du temps
avant que quelque chose se passe.

On attaque.
Matija est le premier à entrer
pour impressionner.
Mery s’ensuit
maternante, rassurante
puis c’est à son tour d’y aller,
on sait après qui on entre dans l’antre,
la pluie doucement s’intensifie,
le spectacle se lance
en chanson inaugurale.

La cage de foot se transforme en un jardin d’Eden laissant la place au hasard.

Puis le jeu est lancé quand les figurines sont rangées
qu’en sera t’il ? (x2)
Pedro va peut-être glisser,
Mapa va peut-être scorer,
Pierre va peut-être être dissipé contre son gré,
il va peut-être me tarder d’entrer,
on va peut-être devoir s’abriter,
ces lopettes de footballeurs jouent pourtant sous la pluie.

Juste avant que la mi-temps soit sifflée,
un tour de toro et puis s’en va,
le match est arrêté
remis à plus tard on ne le sait pas vraiment
le plan B avait été un peu écarté,
quoi que longtemps évoqué
tant que ça peut jouer on vient,
on joue et on s’en foot.

Ne plus se fier à feu Alain Gilopétré,
rapatriement aux abris,
singing in the rain.

« on est là, car vous méritez bien ça,
on est là, pour l’amour du maillot qui est mouillé sur notre dos,
même si on méritez pas ça, on est là »

Les supporters ont pris la place des journalistes en conférence de presse,
tous les joueurs sont là
et vont finir le travail comme il se doit.
Enfin il se peut.

Entassé à 100 comme dans un grand appartement parisien,
ou un petit 80m à Berlin,
comme dans une chappelle à la Noël
ça va finir de se jouer en direct commenté comme sur internet.

La Marjana du petit Gabriel est attendu à l’accueil.

Llace à la rumba puis l’armée des 7 nations,
le cour de salsa,
la fin du match,
le décrassage en chanson et la berceuse pour terminer.

Presque tout y est
en moins carré mais on préfère les rectangles et les ronds
round about
on doit regarder la TV
l’équipe du Brésil a gagné la Discover cup
l’Allemagne la world cup
c’est plus l’heure de manger mais de danser
et si tôt de se saluer en attendant la finale retour.

Bon Gonleg de Berlin.
Gab.